« Everyone, everywhere stands to be benefiting from self-driving technology ». C’est une déclaration universelle que lance Waymo, la filiale de Google, au Web Summit cette année. Car le projet est largement avancé, les aboutissements sont proches, et Waymo esquisse déjà les contours d’un nouveau monde où la voiture autonome aura changé notre vie.

 

Aujourd’hui, les accidents de la route sont nombreux et engendrent des énormes dépenses pour les collectivités. Le projet de Waymo est de rendre les déplacements plus simples et plus sûrs. Mais ne nous trompons pas. Dans l’esprit du projet, ce que recherche Waymo, ce n’est pas de créer une nouvelle voiture. Eloignons-nous de ce concept. Il s’agit bien de créer un nouveau mode de conduite, avec un pilote aux capacités extraordinaires. « We’re not building a better car, we’re building a better driver ». Considérant que 94% des crashs impliquent une erreur humaine, le projet de Waymo, c’est un pilote qui n’est jamais ivre, ni fatigué, ni distrait. Les images sont fascinantes : le passager assis sur la banquette arrière, les enfants conduits à l’école par la machine, le cadre d’entreprise déjà occupé à lire ses emails du matin… Waymo pilote du début à la fin, plus personne n’est au volant.

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La voiture autonome de Waymo : c’est pour quand ?

Waymo travaille depuis 8 ans sur ce projet de voiture autonome, et pour le moment il y a encore un pilote de sécurité. Quelques véhicules sont déployés dans des périmètres restreints. Pour entraîner Waymo, lui « apprendre » la conduite, de nombreux scénarios ont été déployés. 20 000 scénarios ont été éprouvés en conditions réelles, et dans les simulateurs virtuels, 25 000 véhicules se déplacement de manière quasi-permanente. L’expérience est le meilleur professeur pour que Waymo pour préparer le déploiement. Plus la voiture « apprenante » aura assimilé de situations différentes, plus elle sera infaillible. Selon le CEO, 100 voitures sont déjà déployées dans une banlieue de Phoenix. Il annonce une propagation rapide en Arizona puis progressivement au reste des Etats-Unis et aux autres villes du monde à horizon 2020 (même si Waymo n’est pas définitif sur ce point…).

 

Et en quoi cela va-t-il révolutionner notre monde ?

Durant les 100 dernières années, les véhicules ont peu changé. Mais la voiture autonome, c’est une révolution. L’humain passe d’une position de pilote à une pure position de passager. Cela va nous amener à vivre de nouvelles expériences alors même que nous nous déplaçons – à condition d’avoir créé au préalable une vraie relation de confiance avec le véhicule. A l’aide d’écrans, il sera nécessaire dans un premier temps de montrer ce que la voiture « voit » et « pense » en direct, sans surcharger le passager de trop d’informations. C’est un enjeu réel pour Waymo – et une condition sine qua non de déploiement des voitures autonomes.

Aujourd’hui pour la plupart des ménages, la voiture est le 2e achat le plus conséquent (après la maison). Dans la plupart des cas, un unique véhicule va devoir répondre à tous les besoins du foyer. Difficile de viser juste. De plus, on sait aujourd’hui qu’une voiture n’est utilisée que 2% à 5% du temps, avec 60% des trajets inférieurs ou égaux à 2km. Ce sont deux raisons pour lesquelles Waymo ne conçoit pas la voiture autonome comme un objet personnel, mais un bien collaboratif – à l’instar d’un VTC. Le scénario privilégié est donc celui de flottes de véhicules à usage partagé. L’accès se fera aussi simplement qu’avec une application. Une petite flotte de voitures autonomes pourra être utilisée par toute une communauté. De nombreux espaces seront ainsi libérés, bouchons et accidents seront réduits. Tous les véhicules pourront être utilisés « à la demande ». Le scénario Waymo aura, on le voit, un impact important sur nos espaces urbains.

 

Du véhicule autonome générique à la voiture-travail, la voiture-sieste, ou la voiture-divertissement

Clairement, ce scénario fondé sur un modèle collaboratif rendra la voiture autonome plus abordable, en multipliera les usages en un temps très limité. Cet usage intensif permettra de suivre un grand nombre de retours d’expérience qui feront ensuite évoluer le véhicule autonome dans le sens des souhaits des utilisateurs.  On verra ainsi naître, dans le futur, toute une gamme de voitures qui répondront à différents besoins bien identifiés : faire la sieste, dîner, travailler, déménager… Les voitures seront définies en fonction de leurs objectifs et non pas de leur pilote.

Et c’est bien en cela que la voiture autonome sera une révolution : entièrement adaptée aux usages « de vie », et non de simple mobilité des passagers.