La voiture autonome entraînera de nombreuses modifications, dont on ne peut pas encore clairement estimer l’étendue. Parmi toutes les transformations directement liées à la mobilité, l’espace public, lui aussi, se verra métamorphosé.
Est-ce une utopie ? On estime qu’un véhicule autonome pourrait remplacer 9 voitures individuelles – tout en maintenant un niveau de service inégalé pour ses utilisateurs. La voiture autonome, gérée au sein d’une flotte coordonnée par un système de partage à l’échelle de la ville, charge/décharge ses passagers, se rend elle-même au garage pour une maintenance préventive, se gare toute seul dans des espaces optimisés « compacts ». Imaginons nos villes libérées des bouchons, du bruit, des espaces de parking qui aujourd’hui occupent jusqu’à 45% de l’espace…
Il restera à réinventer l’espace public. Ou bien à le laisser reprendre ses droits. L’espace réservé aux circulations sera partagé – avec d’autres modes de transports (les vélos notamment), mais surtout avec les piétons. « Back to the future… ». Quand on regarde d’anciens films présentant l’arrivée de l’automobile en ville, on voit à quel point les piétons utilisaient naturellement et sans frayeur la chaussée… L’espace libéré sera réinvesti par des espaces verts, qui rendront les villes plus résilientes faces aux changements climatiques. Ou par des lieux de rencontre, opportunités pour une nouvelle sociabilité.
Au-delà des centres-villes, le débat reste incertain. Ira-t-on vers un développement des banlieues, avec un étalement qui irait contre une tendance urbanistique majeure, la verticalisation ? Ou bien vers des concentrations accrues autour de pôles multimodaux plus conviviaux ? Ce qui est sûr, c’est que la voiture autonome favorisera l’émergence de « pôles de vie » et d’échanges attractifs, au pourtour des cités.
Dans toute transformation technologique, en contexte fortement réglementé, tout est question de rythme et de volonté politique. Cette révolution des mobilités est clairement une opportunité pour repenser les grands sujets sociétaux du développement durable, de l’inclusion, et de la compétitivité.
Jusqu’à 50% C’est la part de l’espace public qui pourrait être libérée par une généralisation de la voiture autonome, selon une étude du BCG menée à Boston
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