Les coûts de la contrefaçon pour le luxe uniquement seraient de 98 milliards de dollars par an, en incluant les biens vendus physiquement et en ligne. Le développement du marché de l’occasion et le vintage rendent le sujet encore plus critique. De nombreuses plateformes, comme Videdressing, CollectorSquare ou The RealReal proposent aujourd’hui des milliers d’articles sur la base de simples photos. Plusieurs technologies peuvent proposer des solutions.

La plateforme Goat a créé son propre processus mi-humain, mi-automatisé pour authentifier les articles qu’elle propose : des chaussures de sport de luxe, allant des éditions limitées les plus rares aux baskets du quotidien. Les photos des articles mises en ligne sont d’abord analysées par une intelligence artificielle et comparées à une base de données de 75 000 articles. Les chaussures sont ensuite contrôlées manuellement par des experts, puis expédiées à l’acheteur. Le processus peut sembler lourd, mais il est à la hauteur des enjeux. Le contrôle de l’objet lui-même est indispensable, et les solutions d’analyse d’image ne peuvent suffire.

Entrupy va un cran plus loin, et a bâti sa solution d’authentification à la demande sur une analyse poussée des matériaux. Elle s’adresse aux retailers qui souhaitent contrôler physiquement l’authenticité des articles revendus. Entrupy analyse des images acquises par une caméra microscopique, avec un grossissement x250, au contact des objets. Le cuir, le métal ou les tissus (principalement d’articles de maroquinerie) sont analysés du point de vue de leur texture, contraste, formes géométriques, etc. A terme, le système est imparable : l’algorithme d’Entrupy se perfectionne en permanence, avec aujourd’hui un taux de succès de 99,1% acquis après l’analyse de plus de 45 millions d’images.

Cypheme a choisi une autre route, et produit ses propres étiquettes infalsifiables. Appliquées sur les packagings des parfums, montres ou téléphones, elles fonctionnent comme un sceau répertorié dans une base de données. Pour vérifier qu’un produit est authentique, il suffit de le scanner avec son smartphone, et d’analyser sa microstructure avec l’application dédiée.

La prochaine étape dans la lutte contre la contrefaçon ? La Blockchain

Ce système de tagging est aussi adopté par Luxchain : sa solution enregistre dans la Blockchain, de façon sécurisée et infalsifiable, l’authentification d’un article de luxe véritable. Les données concernant le numéro de série d’une voiture par exemple, son origine, son historique de propriété seront désormais contenues dans un Digital Asset accessible à partir d’un code Q apposé sur l’objet.

Ce qui définit le luxe aujourd’hui, bien plus que par le passé, c’est la relation à la marque. Cette défense de l’authenticité offre des cas d’usage remarquables aux technologies d’Intelligence Artificielle et de Blockchain, alors qu’elles commencent tout juste à s’imposer dans de nombreux secteurs.

 

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